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mort

Le rêveur endeuillé

Par Le 16/02/2020

Le rêveur endeuillé

 

Il était une fois un rescapé incompris, se tenant éloigné du monde et se réfugiant dans les astres lumineux. Gracieux damoiseau avec une fine stature et un sourire mélancolique, quelques femmes intriguées voulaient l’aimer sans jamais pouvoir le comprendre. On ignorait ce qui se dissimulait sous ces boucles d’or hypnotiques - tout le monde conjecturait à voix basse, les commères les plus vicieuses propageaient un torrent de rumeurs : ce garçon était peut-être mentalement aliéné, en proie à des tendances sociopathes ou dénué de toute faculté d’intégration sociale. Les langues de vipères claquaient sèchement comme un déluge de grêlons automnaux. 

 

Les humbles bourgeois, taiseux, finirent par occulter ce mystérieux personnage niché au fond de la bourgade sans histoire. Le rêveur endeuillé, quant à lui, n’entendait plus les paroles des mortels et ne se fiait qu’à ses souvenirs plus ardents que la braise. Captif d'une mémoire inachevée, le jeune homme progressait à contre-cœur dans les tourbières du désespoir. Englouti par l'affreuse déesse de la nostalgie, son avenir se vit confisqué par des ombres crépusculaires qui lui chuchotaient à l’oreille : « Ne crains pas l’agonie rédemptrice, puisque les songes de ton enfance perdureront à jamais ! ».  

Un déluge psychédélique

Par Le 01/11/2019

Un déluge psychédélique

 

Les lumières s’épousent avec une chaleur torride, sachez-le ! Les néons impénétrables scintillent dans l’atmosphère chargée de vapeur tandis qu’un foisonnement de rayons hypersoniques s’entrechoquent à l’infini. Des vautours survoltés occupent l’espace sans fin sous le regard de gentlemen corpulents agrippés à une muraille de verre cristallisée. Un tempo galvanisant emporte dans son élan les habitants de cette portion d’éternité inapprivoisée. Edmond pourrait tenter d’instaurer un ordre non moins vivifiant grâce à son charme mortel, en se fiant aux conseils des harpies enivrées qui logent dans la bordure de cette galaxie si plaisante. Ce digne garçon sait ce qu’il lui importe de raconter, il se fabrique des récits imprévus dans un secteur de son esprit qui se soustrait aux prétentions des observateurs vaniteux. Il n’est plus nécessaire de cultiver sa foi en une quelconque réussite ; il n’y a plus lieu de se fixer des objectifs trempant dans un réalisme cru. Les pieds d’Edmond réclament leur droit à l’épanouissement en cette soirée festive - les voilà donc, s’emparant de leur liberté comme des éclats de Marianne, s’initiant à des rituels méconnus et s’engageant sur la piste d’une spiritualité majestueuse.

 

Edmond secoue les membres de son corps avec frénésie aux côtés de poulpes succulents, ses longs cheveux s’embrasent pour révéler son crâne d’érudit tonitruant… Les secrets s’envolent dans l’assiette du voisin simiesque, les confidences sont négociées sur le marché des valeurs les plus stupéfiantes, les souvenirs misérables ou grandiloquents sont diffusés sur un écran massif devant lequel se coagulent des Plutoniens tricéphaux avec de longues antennes. Il n’est pas recommandé de leur adresser la parole, hormis si vous disposez d’un câble d’alimentation plus solide qu’une forteresse médiévale. Edmond continue ses pérégrinations inépuisables, ses muscles pouffent, ses oreilles sifflent, ses bras spéculent avec des épicuriens circonspects. Abriter la vie, c’est railler la mort. Edmond, ne lui en voulez pas, ne connait toutefois ni l’une, ni l’autre. Je ne sais pas sûr qu’il me reconnaîtrait davantage. Eh, pourtant, on tentait de le dissuader de s’introduire comme un lapereau innocent dans la gueule du loup. Flottant entre les crocs de cet animal sérieux, on voulait le reconduire à la maison, on souhaitait lui montrer un chemin plus conforme aux vœux d’un personnage civilisé.

 

On ne le sait pourquoi, on ne le voit sous aucun angle possible, on ne le sent pas davantage ! Edmond est entêté dans son excellente folie, il célèbre avec extase sa migration vers les bras de la démence riante. Il m’a suggéré de l’accompagner dans sa discothèque olympique - il ne saurait admettre que je ne cautionne pas sa radieuse toxine. Quel somptueux bravache ! Quel fanfaron luxueux ! Quel succulent bélître ! Partageux dans ses frasques, altruiste dans son inconséquence, humaniste dans ses scarifications, Edmond est un éclat de toile céleste enfermé dans un corps trop fin - la vie remue en lui, des existences bigarrées se déchaînent dans son enveloppe corporelle, des parasites étincelants se bousculent sous sa peau lactescente. Mais, finalement, dis-moi… Edmond, où te trouves-tu ? Où t’es-tu réfugié pendant ces indéchiffrables mêlées ? Où navigues-tu pour fuir la tempête de ces échauffourées éblouissantes ? Si je pouvais te retrouver sur une île déserte, une grange abandonnée, ou un vestibule crasseux…

 

Ne serait-ce pas sublime, hein ?

 

 

(D.U., juin 2019).

Le don d'Irma

Par Le 25/10/2019

Le don d’Irma

 

 

Irma frétille comme une indomptable anguille ! 

 

C’est une fantastique nécromancienne, une voyante réputée, une oracle prodigieuse ! Oui, je vous l’assure, c’est véridique - Elle tressaille souvent, la vénérable Irma, elle s’agite, elle remue, elle gigote sans s’interrompre. Son amoncellement de cheveux noirs est déjà une attraction touristique : voyez-la donc, se hissant sur ses deux pattes d’oie nerveuse, secouant le crâne lors d’une transe mystique… Voilà une rencontre avec les esprits vagabonds, des âmes déchues, des entités retenues contre leur gré dans ce bas monde. Vous n’y croyez pas, me direz-vous ! Mais ne soyez pas vaniteux, diantre ! Soyez donc « flexibles », laissez-vous tenter par une cuillerée de superstition. Quelques gouttelettes de croyances médiévales dans la bobine vous requinqueraient à une vitesse foudroyante. Irma, quelle dame magistrale ! Quel monument de l’histoire occulte ! Quelle merveille tapie dans la pénombre la plus indicible ! Non, non, vous n’avez rien à craindre. Figurez-vous qu’elle n’était pas si vilaine par le passé, Irma… Certes, ce n’était pas la femme la plus intègre. Ni la plus vertueuse. Elle s’acoquinait avec des aigrefins, elle festoyait avec des des coupe-jarrets, elle hébergeait des resquilleurs. Elle sortait de l’ombre sans crier gare pour taquiner le bourgeois hagard… Elle griffait les mollets des badauds ventripotents… Elle se délectait de ses propres turpitudes, ah, c’est certain ! 

 

Une authentique garce impossible à redresser ! Une affreuse mégère dès les prémices de l’âge mûr ! Entre deux soupes à l’oignon racornis, cette sorcière orpheline s’autorise quelques gourmandises… Des délices confidentiels, certes. Des sucreries inhabituelles. Elle brise les pattes des chats errants, elle renverse les poubelles de ses voisins, elle lacère le menton des argousins. Oui, vous avez raison, cette incantatrice défaille, elle cour-circuite, elle est usée comme un vieux fourneau. Le danger qu’elle représente ? Je n’en sais trop rien. Eloignez vos enfants, vos aînés, vos rats de compagnies, vos bicyclettes, vos badges d’employé industrieux…. Déguerpissez avant qu’elle ne vous transporte dans sa marmite bouillonnante… Irma concocte des élixirs de jeunesse éternelle, elle fabrique des filtres pour s’énamourer, elle maîtrise des recettes tonitruantes avec des fragments du Graal… Elle n’est pas si insensée, dans le fond d’elle-même, il existe des résidus de lucidité qui ressurgissent lors d’un bref moment… Peut-être le matin après une longue nuit de sommeil… Peut-être en soirée après un repas enduit de glaire de crapaud… Je sais que vous ne vous régaleriez pas… Que vous dégurgiteriez sur vos propres godasses cette abomination…. 

 

Vous savez, j’ai peut-être pu aimer cette femme martyrisée par la folie d’une époque anarchique… Oui, oui, je flaire votre désappointement… Enfin, il s’agissait d’une attirance très platonique… Ou comme une relation fusionnelle entre une sœur et un frère… Une amitié d’une valeur incalculable… Une communion baroque, en bref. Evidemment, l’hymen avait été célébré dans les secrets impénétrables de la verdure, dans une clairière isolée du monde, ou dans les abysses d’une grotte propice à l’érémitisme. Croyez-le ou non, mais les moineaux gazouillaient à la façon d’un orchestre hors du commun. Les marcassins sortaient de leurs buissons pour nous contempler, des louveteaux nous reniflaient les semelles, des cerfs nous adressaient leurs compliments avec leur plus beau regard. Une vaste songerie, vous dis-je, car je ne sais plus démêler le vrai du faux… J’ai peut-être été ensorcelé par cette magicienne déséquilibrée, voilà tout. J’ai enduré un superbe envoûtement de la part de cette furie exaltée… Néanmoins, je ne veux pas être catégorique. Je pense que tout n’est pas perdu, entre elle et moi… Qu’en pensez-vous ? Elle n’est pas plus revêche qu’une belle-mère… Elle se soigne avec des produits naturels… Elle coupe parfois ses ongles cramoisis.. Attendez, je ne voulais pas non plus vous angoisser… J’ai couvert d’opprobre ma fiancée abandonnée des Dieux, possédée par les démons qu’elle s’imagine combattre…. Non, ne partez pas. Pas tout de suite. Je sais que je dois vous paraitre complètement dérangé. Chacun son tour, ah, ah ! On pourrait penser que je me relaie avec cette fille des mondes interlopes. Comprenez-moi, je ne voudrais pas non plus être injuste. La rupture avec cette bourrelle de naïades est inachevée, à vrai dire. Je mesure votre déroutement : vous pouvez vous rassurer. 

 

J’ai été contaminé par les soudards imbus de leur personne s’attribuant des mérites fantomatiques. Des citoyens splendides, sans peine ni reproche, qui nous sculptent avec leurs bras de fée la société de demain. Eh ! A chacun sa religion ! Voyez notre avant-garde éclairée, ces régiments d’élite plus fragiles qu’un monceau de perles. Irma ne sourit jamais, elle n’aime pas exprimer ce qui la tourmente, elle ne sait que trop bien l’indifférence de nos semblables… Et leur dédain, et leurs médisances, et leur  orgueil tragi-comique ! Eh, ôtez-vous donc de mon chemin ! Irma, tu peux sortir de ta cachette saupoudrée de lichen… Tu peux quitter ta souche éventrée… Tu peux te retirer de ta caverne préhistorique… Et si je t’aimais encore, hein ? Et si la passion ne s’était pas évaporée entre nous ? Et si nous voulions encore nous enlacer avant la fin immanquable ? Irma ? M’entends-tu ? J’aurais dû le savoir, Irma… Je n’aurais pas dû m’éclipser pour fuir ta présence sauvage… Laisse-moi t’adresser un ultime salut de gentleman, Irma… Adossée contre un chêne, Irma s’est endormie à tout jamais… Elle connait désormais le repos de l’éternité. Tu étais la boussole de ma vie aux abois, la carte de mon cœur palpitant, la beauté distinguée au sein des fourrées… Mon repoussoir adoré, mon épouvantail incompris, ma monstruosité favorite. Je sais que tu ne m’oublieras pas, ma chère diablesse, et nous nous retrouverons dans une meilleure contrée - Jusqu’au déchirement de l’univers entier, jusqu’à l’affaissement de la Terre, jusqu’à l’engloutissement de tout et de rien. Et même au-delà.

 

En m’attendant, ô ténébreuse Irma… Repose-toi du mieux que tu le peux. 

 

 

D.U.

(Mai 2019)

Indomptable mendigot

Par Le 19/10/2019

Indomptable mendigot 

Jean-Louis est fichtrement impie. 

 

Il ne croit plus en rien.

Il prêche en faveur du cynisme le plus débridé, qu’importe les valeurs éternelles, les principes grandiloquents, ou le faix de la morale ! Les honnêtes gens fuient devant ce cuistre rouillé, la foule industrieuse ne s’attarde pas sur le sort de cette épave croulante. Oui, c’est une histoire de naufrage en rase terre, une faillite des plus imbrogliesques, un chef-d’œuvre de déchéance… Ce clochard vomitif, ce gueux repoussant, cet indigent hideux, on s’efforce de ne plus le remarquer. On l’esquive sans remord, on ne veut pas lui accorder un temps immérité. Ce n’est plus un homme, mais le reliquat désincarné d’une existence tombée dans l’abîme. Epouvantable, rebutant, c’est le seigneur autocratique de la crasse, le prince de la souillure cardinale, un bougre que l’on néglige, que l’on esquive et que l’on oublie très vite. Jean-Louis souhaiterait aussi se débarrasser de ses souvenirs embrouillés, de ces portions de vies antérieures qui le suivent sans retenue. La prospérité la plus effrontée souriait naguère à Jean-Louis, il possédait une fastueuse propriété, il dirigeait une société éminente et réputée, ses innombrables enfants le vénéraient comme une divinité herculéenne. Sa compagne ne pensait jamais qu’à lui, tout au long de la journée comme de la nuit, elle ne discernait que cet époux romantique, vigoureux, mêlant sa carrure athlétique à une érudition géniale. Quel homme fabuleux ! Quel mari légendaire ! 

 

Oui, oui, n’était-ce pas le choix le plus pertinent ? Mais Jean-Louis végète à l’entrée d’un immeuble inoccupé, sans soutien, sans espérance, sans avenir. L’entrepreneur téméraire d’antan s’est mué en un cadavre reniflant les bottes des citadins hâtifs. Les soins capillaires, l’hygiène dentaire, la finesse vestimentaire sonnent comme des archaïsmes honteux dans l’esprit de Jean-Louis. Une bière, oui, c’est tout ce qu’il réclame à présent. Quelques pièces peuvent se débattre dans son obole, voilà le ravissement de toute une journée. L’amenuisement fatal atteindra son point d’orgue, c’est une évidence, le déclin se poursuivra jusqu’au franchissement d’un pallier irréversible. Ce n’est pas dramatique, non, Jean-Louis ne traverse plus que le seuil de sa propre solitude à chaque moment où l’alcool ne lui dévore pas la cervelle. Les fréquentations deviennent un mythe éculé, une utopie risible, un conte pour morveux gâtés. C’est une ère révolue pour Jean-Louis. L’argent s’est écoulé dans un puit avide, les enfants adorés ont levé les voiles vers des horizons plus féconds, tandis que sa compagne est quelque part… Ailleurs… Derrière le voile du monde connu. Non loin de la dernière frontière entre la vie et la mort. Il ne sait plus, il ne peut plus en savoir davantage. Les citadins euphoriques sursautent lorsqu’il émerge d’un amoncellement de sacs poubelles… Il chante, parfois, des comptines stridentes. Sa voix rocailleuse, ses borborygmes intermittents, ses quintes de toux grasses, fascinent et répugnent alors tous les passants. 

 

Entre deux éructations, Jean-Louis entreprend la conquête du quartier voisin. Parfois. D’autres va-nu-pieds s’y cachent derrière des boîtes en carton, sous des draps fangeux, et ils errent aussi dans l’entaille suintante de logements en déshérence. Peu ou prou en ruine. Jean-Louis déteste ces crapules miséreuses, elles lui renvoient sa propre image, ce miroir de perdition est insoutenable. La dignité est aussi un verbiage obsolète aux yeux de Jean-Louis, il n’y a plus lieu de se soucier de son apparence ou de se ménager après une courte nuit de sommeil dans un climat glacial…

 

Non, oubliez ces exigences déchues, elles sifflotent comme le vent dans les oreilles de Jean-Louis, c’est une sensation parmi tant d’autres. 

 

Et, en ce jour où culmine un soleil radieux, notre indomptable mendigot se ressaisit soudainement. Parmi ces foules grouillantes, entre les filets de cette populace bouillonnante, Jean-Louis est frappé de stupeur… Non, peut-être ? Mais, qu’est-ce donc ? Quelle est cette silhouette chaleureuse trônant comme une impératrice ? Celle-ci remonte les escaliers d’une station de métro. Son visage est pâle, ses yeux verts légèrement en amende sont majestueux. C’est un mannequin hypnotique, une icône sortie de son cadre trop étroit ; il semblerait qu’elle soit en quête d’une énigmatique « liberté », un acte de folie pardonnable à son âge. Les pêchés naïfs de la jeunesse sont rémissibles, souvenez-vous en. Les fautes de dilettantes sont expiables… Elle apprendra à prendre du recul. Ou Jean-Louis pourrait-il lui apprendre ? Lui inculquer des leçons de réalisme cru, lui expliquer son parcours de monarque désargenté avant de déraper dans le précipice…. Il convient déjà de se lever, de hisser sa carcasse sordide, de clopiner avant le dénouement tant redouté… Oui, Jean-Louis s’approche de la fille. Svelte et vive à la fois, charmante mais austère face aux débordements de notre temps. Jean-Louis tente de lui adresser la parole, il exprime son envie de dialoguer avec cette  douce fille. 

 

Avec sa fille, la seule, la vraie, l’unique. 

 

Ses garçons se sont réfugiés dans des pays inconnus, ils ne renaîtront plus que dans la mémoire fébrile de Jean-Louis. Mais, voilà, Théodora ne s’est pas échappée, elle ne s’est pas installée dans d’obscures contrées… Jean-Louis insiste pour lui parler tandis qu’elle accélère le rythme de sa marche… Elle veut fuir la bête velue qui le traque, elle commence à cracher des jurons et des cris intermittents. Jean-Louis, incrédule, tente de la rejoindre jusqu’à l’escalier d’une station de métro… A quelques centaines de mètres de son « nid » habituel. Toutefois, il n’arrive plus à soutenir cette cadence épuisante et ce dernier trébuche. Il s’agrippe maladroitement au mollet de Théodora lors de sa chute. Déstabilisée à son tour, la jeune femme bascule dans l’escalier comme un arbre déraciné par une tempête. Le père et la fille ainsi réunis dégringolent de concert, s’enroulant au contact des marches à la façon d’une guirlande crépusculaire. Se cognant maintes fois le crâne jusqu’au contrebas, les os se brisant dans cette course funeste, Jean-Louis et Théodora s’étreignent avant un dernier râle. Le lendemain, un article de presse locale évoqua ce « regrettable fait divers ». Théodora, jeune femme innocente et joyeuse, a été « pourchassée, harcelée et condamnée par un déséquilibré mental ». 

 

La malchance nous guette toujours méchamment, n’est-ce pas ?

D.U.

Mai 2019.